Enture d’une tête de violoncelle.
Il existe plusieurs cas de figure dans lesquels on doit envisager l’enture d’une tête de violoncelle, de violon, d’alto ou de contrebasse: le bris, l’usure, la mise aux normes des cotes du manche etc…
La tête de l’instrument, constituée du chevillet et du coquillon (la volute), doit être conservée, c’est une partie importante de l’oeuvre du créateur de l’instrument qui concourt à la valeur de celui-ci. On peut y lire le style du luthier ou celui d’une époque si l’expertise n’a pas pu déterminer l’auteur.
Le manche, ou poignée, peut être remplacé n’ayant pour sa part aucune valeur. On n’y décèle pas de style ou de coup de main significatif de l’auteur.De plus,sa forme peut être modifiée pour améliorer le confort de jeu du musicien bien après la fabrication de l’instrument. Il est à noter qu’un des principes de base de la restauration est de préserver le plus possible de bois d’origine d’un instrument, cependant dans le cas de la poignée, il n’existe pas de réparation plus fiable que l’enture.
On pratique pour ce faire la greffe d’une pièce d’érable neuf dans le chevillet.
L’ajustage des deux pièces doit être d’une extrême précision afin de ne pas risquer l’arrachement de la tête lors de la mise en tension des cordes.Ce travail ne peut être réalisé que par un luthier confirmé. De très nombreux paramètres sont à prendre en compte tel que l’alignement du manche neuf avec la tête, le respect des côtes du manche qui assureront le confort de jeu, et par dessus tout,le très grand soin à apporter à la tête qui ne doit ni être déformée ni cassée pendant l’opération et dont le vernis doit rester intact.
Ce travail terminé, la touche est recollée, le manche réenclavé dans le coffre, la poignée est remise en forme puis revernie.